Aux peu qui nous suivent peut-etre encore sur ces pages!
Je tente un resume hatif des deux derniers mois...
Bon. Allons a reculons, ce sera plus rigolo.
Nous sommes aujourd'hui a Chennai, un bateau nous y a amene. Trois jours et quatre nuits durant, nous fument en mer. Un peu ballottante, mais pas extremement, et on ne reproche pas de saut, ni de rejet de repas. On s'est borne a eprouver avec etonnement le fait qu'en mer, la gravite, que l'on tenait pour constante, change de direction et d'intensite en permanence. D'ou une danse interessante, notamment dans les couloirs d'1 metre de large, ou l'on deambule paupieres mi-closes, distants, altiers, monsieur bonsoir, namaskar, vanakkam-- avant de se percuter cavalierement. La dignite tient a peu de choses: une vague. Le reste du temps a ete depense en repos, repas, lectures, ecritures, et awale. On s'est ennuye, mais pas trop.
Le MV Nancowry, affrete a Mumbai on ne sait trop quand mais ca se compte en dizaines d'annees, est ces jours-ci affecte au service des allers-retours entre Port-Blair et la metropole: Chennai, Calcutta, Vishakapatnam successivement, pour que le capitaine ne s'ennuie pas trop. On embarque un peu avant 16 heures, comme prevu (apres un examen medical amusant-- il consiste en tout et pour tout a tamponner chaque billet d'un large "examined", et peut-etre que le medecin regarde chaque personne tres attentivement, pendant une seconde), mais le bateau, selon la tradition indienne, ne part qu'a 20 heures.
On a passe un mois entier, tres exactement, dans l'archipel Andaman, dont quelques jours de ci, de la dans la capitale Port-Blair -- fort peu interessante, mais d'ou pratiquement tous les bateaux partent et viennent. Notre derniere ile, et peut-etre notre preferee, la moins touristique en tout cas -- surement pour ca que tout le monde est si gentil la-bas? -- est la Petite Andaman. Elle n'est pas si petite, mais il est vrai que la majorite de sa surface est reservee a la tribu Onge-- une centaine de gens, au max-- venue vraisemblablement, meme si c'est vachement loin, de quelque part en Afrique en un temps immemorial. Le reste de Little Andaman : une route. La plupart des habitants de la route sont Bengalis, quelques autres Tamils, Malayalis, Andhra. Plus d'une fois, on est invite a manger, boire et fumer-- il faut dire que les locaux semblent s'ennuyer fort, et s'intoxiquent assez constamment.
Notre autre antre andamanite sera Havelock, qui est a l'autre bout de l'echelle de touristicite: la plage du levant (4h30 du matin, car 1300 km a l'est mais meme fuseau horaire que la terre ferme) est alignee, sans interruption sur des kilometres, de "beach resorts" photocopies, avec des huttes a toits de palmes de vivabilite diverse, mais meme les plus modestes sont pourvues de moustiquaires. On y fait de la plongee et du barbotage, occasionnellement chausses de masques et tubas, mais en cours de sejour une touriste se fait attaquer par un reptile feroce. Les aubergistes tombent des nues: un croco a Havelock? pas bon pour les affaires, ca. Heureusement la saison est a peu pres terminee (d'ailleurs si on veut bien supporter un peu de pluviotte, les huttes de plages sont vraiment pas cheres, et on y est tranquilles), on espere que ca se tasse d'ici novembre prochain.
On passe une nuit a Neil Island, aussi, ou les bernard les hermites sont tres tres gros.
L'aller Chennai-Port-Blair se fait par avion: finalement moins cher que le bateau... Enfin. Ca depend. Lorsqu'on tente de reserver un bateau en derniere classe a deux semaines d'avance, ou encore un avion, OK, un helico, n'importe quoi, laissez-nous partir d'ici, on decouvre qu'on a pose pied sur l'archipel en periode scolaire, innocent vacanciers perpetuels que nous sommes, mais qu'on essaie de le quitter a l'oree des vacances indiennes... or ni les profs ni les eleves n'ont l'intention de passer la mousson dans leur prison paradisiaque, et tout le monde vogue et vole vers le sous-continent. Tout est donc reserve bien a l'avance, et au prix fort. On paie finalement plus cher la traversee (mais pour une deuxieme classe qu'on ne regrette pas) et on part plus tard que prevu. Mais bon.
Et avant?
Trois semaines durant, on s'echigne a Auroville, dans une ferme denommee bizarrement Solitude -- on y rencontre plein de gens formidable, et on y vit tres socialement, dans cet ilot un peu spirituello-indien, mais a part ca tres occidentalo-hippie, a proximite de Pondicherry -- "Pondy", on dit entre Aurovilliens.
Monique nous a quitte debut avril, pour retourner, apres deux mois a partager notre boheme, "cultiver son jardin". Mais pas avant qu'on ai passe ensemble de riches heures dans le village cotier de Mamallapuram -- qui fut, il y a mille ans, la capitale commerciale et politique du royaume Pallava, et qui a encore de beaux restes: on y trouve des pleiades de bas-reliefs et mini-temples monolithiques hindous, et un gros caillou qui devrait devaler la pente sur laquelle il est pose, mais qui ne le fait pas. La taille de pierre est encore aujourd'hui la specialite locale. Ce n'etait d'ailleurs que la fin de notre tour des temples: a Puri, Konark, puis Bhubaneshwar (Orissa) on s'en dose une forte dose, une overdose diraient certaines, et dans le Tamil Nadou, il y en a partout et de toutes les couleurs.
Enfin, on ne neglige pas les plages: de Puri, de Vishakapatnam, de Chennai, d'Auroville... meme si le bikini, par ici, est deconseille -- a moins que l'on sache s'accomoder des regards pas discrets de tout un public qui vient parfois expres pour le spectacle.
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Na endlich!
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