Deja en bas, dans la fontaine, ces especes de macaques trempes comme des mouillettes m'avaient paru louches. Louches, mais surtout effrayants l'orsque l'un d'entre eux, probablement vexe par cette chute lamentable provoquee par un conjoint de la meme espece qui l'avait tout simplement et tres intentionnellement pousse a la renverse, nous avait effraye.
Evidemment, Matthieu qui demontrait soudainement une curieuse souplesse a comprendre cette race inferieure, avait ricane lourdement apres cette bousculade primitive dont le singe en question etait la premiere victime. Celui ci, n'ayant pas encaisse qu'on se moque de lui de la sorte, avait immediatement fait comprendre son desaccord a Matthieu en lui sautant presque dessus.
J'avais tres peur a ce moment la ; je criais : "Mat, Mat...", je crois.
Mais pas assez fort je crois aussi.
le but initial etait donc de grimper cette petite montagne en bord de plage a premiere vue sans histoire. Une atmosphere de peche en barque avait regne jusqu'alors.
Mais nous ne savions pas encore que cet incident sans repercussions immediates laisserait des traces. Tout juste abordions nous la montagne des yeux, que nous realisions que les deux macaques de la fontaine n'avaient servis que de pietre introduction. 20, 22, 23 macaques etaient repartis sur les marches, sur la route, nous bloquant clairement le passage. J'avais peur a ce moment-la, encore une fois.
Matthieu, qui paraissait de plus en plus a son aise a cotoyer du singe, n'eprouvait lui aucune sensation de degout, aucune. Il m'a d'ailleurs semble que ses poils de bras avaient tres fortement noircis ; aussi il se gratta plusieurs fois les aisselles avec des gestes incontroles (chose que bien sur je gardais pour moi-meme).
Je n'etait pas tout a fait convaincue de la metamorphose de mon humain prefere jusqu'a ce que nous percions la colonie de primates et atteignions le sommet. 350 marches (-ish...).
Tous deux, au sommet surplombant la mer de Thailande dans le petit village Prechuap Khiri Khan, nous nous enlacions sur un petit muret d'un kiosque d'ou le carre nous presentait un sage homme statufie en position assise, tel un Gandhi transit. En bref, nous nous etions a peine assis pour observer la vue cotiere bleue et charmante, qu'un singe de taille correcte entreprit de nous accueillir en faisant mine de bien vouloir se charger de nos bagages. Je tournais le tete d'un quart de cercle et apercut mon bagage entre les mains du singe qui me regardait hardiment alors qu'il faisait lentement glisser le sac en sa direction . C'etait fini. Bien que Matthieu lui ai mis trois claques sur le champ, l'animal ne lachait pas mon sac. Il nous chassait faisant mine de nous griffer et de nous mordre avec ses dents pointues. J'etais perdue, presque en larmes sur le bas-cote, regardant mes ballons de baudruche dans la bouche du singe qui savait meme pas comment les gonfler. je pensais a mes adresses qui flotteraient bientot dans l'interieur d'un poisson-chat, au Lonely Planet decarcasse et a cet ordure de macaque, ce salaud.
Quand... un plus gros singe arriva. Il fit une entree exuberante sur ce ring improvise. Imposant son corps au centre de la scene, il frappa : "Paf paf", une. "Paf paf", deux. C'etait Matthieu, chose que je ne realisai que peu apres.
Il hurlait ce Matthieu, mais pas comme un homme, comme les singes. Exactement pareil. En quatres secondes et demi, le singe qui avait devalise mon sac s'en recula de trois metres et se tut. Les autres qui le regardaient ne bougeaient plus (ils etaient hors de portee de toute facon). Mon singe, arme d'un morceau de clochette avait ecarte l'autre singe, saisi mon bagage, et nous nous echappions en courant devalant la montagne a des enjambees de geants.